C'est l'antienne que préfèrent les maisons de disques : les internautes sont des voleurs. Pourtant, une étude canadienne semble remettre en cause ce credo (à l'heure où l'Assemblée nationale française revoit les règles du jeu). Selon l'enquête (menée par téléphone, entre les 17 et 22 février, auprès de 1 229 personnes âgées de 13 ans au moins), seuls 10 % des répondants expliquent par le téléchargement leur baisse d'achats de musique.
L'étude montre que les causes de la crise sont ailleurs : le prix (16 %), le manque d'intérêt de l'offre (14 %), le manque de temps même (13 %). Mieux, les jeunes, ces délinquants en puissance, seraient aussi et surtout des acheteurs. Les adolescents ont ainsi acheté environ 11,6 CD ou/et DVD au cours des six mois précédant l'enquête. Les jeunes adultes (18-24 ans) font à peine moins bien (10,9 CD ou DVD). C'est chez les plus âgés que la consommation baisse (à 6,1 CD/DVD, par exemple, chez les 45-54 ans), ce qui n'en fait pas non plus évidemment des pirates.
Autre point très intéressant : la majorité des titres trouvés sur un disque dur (36,4 %) ont été numérisés à partir des CD de l'utilisateur ; 32,6 % ont été téléchargés illégalement ; 20,1 % ont été achetés en ligne ; 8,8 % sont "récupérés" auprès d'amis, etc.
Enfin, paradoxe déjà relevé par d'autres études, se livrer aux joies du P2P finirait par pousser à l'achat légal. Seuls 25 % des répondants affirment ne jamais acheter un titre ou un album qu'ils ont déjà téléchargé illégalement.
site de l'étude:
http://support.crtc.gc.ca/applicant/docs.aspx?pn_ph_no=2006-1&call_id=29786&lang=E&defaultName=Canadian%20Recording%20Industry%20Association%20%28CRIA%29