Jalousie!

En exclusivité, un article qui paraitra prochainement dans l'Assassien:


Jalousie


La jalousie est un sentiment humain qui puise sa source dans les profondeurs de l'inconscient, je dirai même qu'il fait certainement partie des sentiments primitifs de l'homme. Il s'exprime différemment chez les individus, d'un mutisme difficile à décoder jusqu'à une sorte d'exaltation résultant de son refoulement en passant par des pulsions d'une violence parfois extrême: la plupart des meurtres perpétrés en France sont des crimes passionnels...

En réalité la jalousie exprime la volonté profonde et primaire de posséder l'autre, d'en obtenir l'exclusivité. Ce n'est pas, comme on pourrait le penser, une preuve d'amour, bien au contraire. Lorsque l'on aime quelqu'un on doit lui souhaiter de pouvoir exercer sa liberté, de découvrir le monde par lui-même, de réaliser ses propres expériences, son propre vécu, et non de chercher à l'enfermer pour le posséder d'une manière exclusive et totalitaire.

La véritable preuve d'amour réside dans le partage des expériences et de leur interprétation. Je parle bien sûre des choses que l'on peut vivre en commun et partager ensemble mais aussi des expériences vécues séparément, qui ne manqueront pas d'enrichir la vision du monde de chacun et dont le partage permettra d'affiner les relations amoureuses pré-existantes.

Il est difficile de vivre un amour exclusif et totale, de manière absolue et transcendantale, ces qualificatifs se rapporteraient plutôt à ce que l'on pourrait définir comme étant la « passion », cette passion est d'ailleurs souvent dévorante, brûlante, parfois même morbide (le mythe de Roméo et Juliette). Les contes enfantins traitants du prince charmant et de belles princesse nous ont inculqués une manière d'appréhender l'amour qui souffre cruellement lorsqu'elle se confronte à la réalité de la vie. Je ne nie pas l'existence de la passion et de l'amour intense et exclusif, mais je suis certain qu'il s'agit d'une expérience extrêmement rare, qu'on ne rencontre au maximum qu'une fois dans sa vie, et que pour la plupart ne ne rencontrerons jamais. Ce que Bernard Werber définit dans les thanatonautes comme une sorte de proximité karmique, que son personnage principal cherche d'ailleurs à fuir de peur de détruire ce qu'il a passé tous le début de sa vie à construire.

Le nombre de divorce en France montre en quelque sorte que notre vision des relations amoureuses est défectueuse, les mariages se feraient pour de mauvaises raisons, ce qui aboutirait à de nombreux divorces. Le mariage n'a pas le monopole des relations amoureuses, mais ce qui est certain c'est que les couples se font et se défont de plus en plus souvent et de plus en plus rapidement au fur et à mesure que la pression sociale autour de la famille et l'évolution des moeurs laisse libre cours à la liberté de chacun.

Il conviendrait peut-être dans cette situation de repenser les relations amoureuses et de chercher d'autres modèles que celui de l'amour exclusif, qui semble aujourd'hui en échec. Car s'il est possible de divorcer ou de se séparer lorsque l'on estime que l'amour à disparu de notre union, il y a autant de chance que dans la relation suivante on découvre après quelques années que l'amour à une nouvelle fois disparu. Et à chaque fois on perd, en partie, le bénéfice de ce que l'on a construit avec l'autre, et malgré la bonne entente de certain couple divorcé, il ne s'agit plus de relations amoureuses, mais plutôt de relations cordiales, qui ne permettent plus, dans la plupart des cas, de partager ses expériences avec l'autre et de confronter son vécu.

Le défaut que nous avons mis en lumière n'est pas, à mon sens, un défaut intrinsèque au psychisme humain, il est un défaut dans notre manière de conceptualiser les relations amoureuses, une sorte de défaut structurel, qui perdure dans les relations amoureuses malgré une transformation évidente des comportement de la majorité de la population dans son rapport à l'amour et à l'union sociale de deux êtres.

La théorie que je vais vous énoncer demande, pour la comprendre, une certaine ouverture d'esprit, et la force de faire abstraction de toutes la vision enfantine de l'amour que notre société nous a enseigné. Pour appliquer cette théorie, cela demande également une force de caractère et un courage qui n'est certainement pas donné à tous le monde. La jalousie, comme je l'ai déjà dit est un sentiment primitif dont il est très difficile de se défaire et dont on ressent encore les effets et les douleurs même plusieurs années après avoir cherché à s'en défaire.

Au modèle de l'amour totale et exclusif, je lui substitue celui d'un amour libre et polymorphe.

Je suis convaincu que l'on aime jamais de la même manière, on aime souvent plusieurs personne différentes au cour d'une vie, et on les aime avec des sentiments différents. Cela est dut au fait que soit même on évolue au cours de la vie, et également, les personne auxquels on adresse nos sentiments ont leur sensibilité, et leur approche des relations amoureuse, ce qui aura pour effet de transformer notre propre approche. On aimera donc plusieurs fois mais toujours différemment.
Ainsi, s'il est possible d'aimer plusieurs personnes au cours d'une vie, pourquoi serait-il impossible d'aimer plusieurs personnes en même temps?
La seule chose qui va réellement limiter le nombre de relations amoureuses que l'on peut entretenir, ce sera le temps libre dont chacun dispose, l'amour est chronophage, il demande de l'attention, du dévouement, de la patience, il se construit et évolue en permanence.

Cette quête de relations amoureuse pourrait être assimilé par certains à l'adultère, mais en réalité, qu'est-ce que l'adultère? C'est le fait de tromper l'autre, de lui mentir, et cela sur une partie de son être qui est censé être réservé à une seule personne. Evidemment lorsque ce genre de choses est découvert tardivement, cela fait souffrir de manière atroce, il s'agit d'une trahison. Mais la fidélité peut s'entendre de plusieurs manières: la fidélité c'est le fait de maintenir un lien constant avec les gens que l'on aime, la fidélité existe dans les relations amicales, et cela n'empêche pas d'avoir plusieurs amis. De la même manière on peut être fidèle à quelqu'un que l'on aime tout en entretenant plusieurs relations amoureuse. La fidélité, dans cette conception, doit s'entendre comme une constance dans les rapports que l'on entretient et non comme une exclusivité des relations.

Ma propre expérience m'a appris que ce type de relation que l'on pourrait qualifier de libre, libertine ou libertaire, permet concrètement de trouver un équilibre sur le long terme qu'il est plus difficile d'obtenir lorsque l'on se base sur un modèle amoureux d'exclusivité. Mais cela implique un renoncement face à toute une partie de notre culture et de notre inconscient, bercé depuis l'enfance et insidieusement tout au long de la vie par cet idéal de perfection que devrait être un amour total.

Une fois encore, je le souligne, exiger de l'autre la fidélité, c'est lui demander de renoncer à sa liberté, c'est chercher à l'enfermer, à le posséder. Alors que donner la possibilité à l'autre d'exercer sa liberté de la manière la plus complète possible, permet de découvrir une partie de notre être profondément enfouis et de comprendre l'autre d'une manière plus intense et plus profonde. Pour terminer, il arrive dans ce type de système amoureux que à l'usage l'amour devienne exclusif, mais alors ce n'est plus par volonté de possession mais bien par désir d'absolu.

Inconscience

théorie très interressante, mais j'aimerais savoir si une femme à le même point de vue!?

sinon c'est très bien écris, bravo, un futurarticle à succès ;-)