Excellent, ce principe!!
C'est la différence fondamentale que Tocqueville voyait entre la démocratie française et la démocratie en amérique, vers la fin du XIXè... Justement le bel apanage de la démocratie des états-unis était cette mise en valeur d'un pouvoir décisionnel gradué, qui permettait - permettait!! - l'action politique à l'échelle locale... progressivement jusqu'à l'échelle nationale! Qu'en reste-t-il maintenant? Appliquer le principe de subsidiarité suffit-il à donner aux gens la conscience de leur pouvoir, suffit-il à empêcher que certains qui prennent le pouvoir oublient qu'ils parlent au nom d'intérêts plus larges que les leurs et finissent par trahir ceux qu'ils représentent? Directe ou pas, et en faisant face à des territoires toujours plus grands à gérer avec toujours plus de population... la démocratie souffre d'un mal plus profond, c'est que dans les esprits on la voit comme consistant à assurer le confort personnel et non pas à perpétuer l'action et la liberté politique, malgré toutes les belles déclarations qu'on peut faire, c'est bien là qu'on en est dans les actes, actuellement, si on observe avec franchise la société. Est-il possible de faire prendre conscience aux gens de ce problème en ne faisant que leur accorder une "liberté" de plus?... Quand liberté signifie déjà : "Oh et puis faites ce que vous voulez... mais faites pas chier le politicien qui travaille! c'est pas un loisir, et ca ne raporte pas, donc c'est pas pour vous". Encore faut-il qu'on apprenne que l'action politique consiste à penser les choses de manière collective, ce qui n'est pas le cas, puisqu'on n'entend parler que de ... - ie : "trouvez une bonne planque pour gagner le fric qui vous permettra de payer vos imports et vos loisirs et de toutes manières c'est le mieux que vous puissiez atteindre ici."
Il me semblerait plutot qu'internet trouverait son intérêt non pas dans l'attribution d'un outil dont on ne sait manifestement plus quoi faire, l'exemple le plus flagrant pour cela est l'outre atlantique, mais d'instiller aux gens une pensée du politique plus... concrète et consistante. Le simple fait des associations de mots dans les moteurs de recherches qu'on "provoque" parfois sur google, entre des noms clés de l'actualité et des sites de contestation à Bush par exemple, est quelque chose qui me fait penser qu'il faut agir sur le cadre de représentations, sur le champs d'images et de messages qui peuvent se jeter à profusion dans les yeux des gens... Et par là mieux pénétrer leur esprit.